Les + du blog BoDoï : JOANN SFAR 3/4
Non, Sfar ne dit pas tout dans BoDoï 95 sur La Vallée des merveilles. Heureusement le blog de BoDoï est là pour nous révéler que Sfar et Trondheim sont les rois du ping-pong de bande dessinée ! Et que Marilyn et Sfar...
SFAR : « On ne prend pas les lecteurs de Donjon pour des cons. Ils nous le rendent bien »
Les ventes de Donjon seraient en forte hausse. Pourquoi ?
Elles ont beaucoup augmenté depuis que Delcourt et Soleil ont créé leur propre équipe de distribution, Delsol. Leurs gars sont arrivés, ont regardé le catalogue Delcourt et, disent-ils, y ont décelé deux anomalies. Donjon et Petit Vampire qui, selon eux, devraient se vendre beaucoup plus. Depuis un an, les ventes de Petit Vampire ont augmenté de 100 %. Le dessin animé n’explique pas tout.
Quant à Donjon, ce ne sera jamais un succès à la Lanfeust, mais on vend chaque mois entre 1 500 et 3 000 de chaque titre ancien. L’univers de Donjon est tordu, mais il a un public très fidèle qui fait l’effort de découvrir certains auteurs qui n’ont pas forcément un dessin auquel ils sont habitués.
J’aime bien tout ce qui se passe autour de Donjon. C’est un monde qui ne se prend pas au sérieux sans être imbécile. Lewis Trondheim et moi ne prenons pas les lecteurs pour des cons et ils nous le rendent bien. Il y a un site incroyable, « Les murmures du donjon », fait par des fans. On y trouve, entre autres, des cartes du Donjon et un logiciel bien pratique : on indique son point de départ, son point d’arrivée et le site calcule le temps du trajet. Lewis et moi nous en servons pour monter nos histoires ! J’aime être réaliste. La Vallée des merveilles se passe à Nice. Quand mes personnages se déplacent, je suis leur balade sur une carte. Je sais toujours où ils sont. Je voulais parler de Nice où je suis né et où j’ai vécu pendant plus de vingt ans. Il m’en reste des images, moi les pieds dans l’eau regardant des petits oiseaux dans un ciel tout bleu. Mon école maternelle était pratiquement dans le même bâtiment qu’un musée de paléontologie. On y allait souvent en excursion. Ce musée a marqué mon imaginaire enfantin.
Story-board de Sfar et son interprétation par Christophe Blain. Donjon Potron-minet #-84
Des soldats d’honneur, dixième Donjon monsters se penche sur deux brutes de la plus belle eau.
On comprend dès le début qu’ils ne peuvent rien faire d’autre que ce métier de soudard. C’est un peu comme la femme kamikaze que montre Yslaire dans Le Ciel au-dessus de Bruxelles. Dans l’album dessiné par Bézian, on regarde deux personnages barrés dans un comportement qui paraît inacceptable, et on se demande ce qu’ils ont dans la tête. On s’aperçoit alors que ces deux mecs vivent, depuis leur naissance, dans la trouille du père. La pire terreur de l’un d’eux est d’imaginer, qu’après sa mort, il retrouvera son père, aussi fort que lorsqu’il était jeune, et qu’il prendra des roustes pendant l’éternité !
Une idée de Joann ou de Lewis ?
Nous sommes incapables de nous souvenir qui a l’idée de départ. On écrit vraiment les albums à deux. Ensuite, un seul dirige sa réalisation pour éviter que le dessinateur, ayant deux interlocuteurs, reçoive des avis discordants.
Écrire un Donjon, est-ce long ?
Nous travaillons sur deux albums à la fois. Faire un résumé nous prend une à deux journées. Puis on se colle au story-board. Par exemple, j’écris trois pages d’un Zénith tandis que Lewis fait trois pages d’un Potron-Minet. Ensuite, hop, on s’échange nos copies et chacun écrit la suite du travail de l’autre. Le dessinateur reçoit donc des story-boards à moitié écrits par Lewis et à moitié par moi.
Chacun les respecte évidemment religieusement.
Dans nos rêves ! Nous envoyons par exemple des story-boards vachement détaillés à Christophe Blain et ce sinistre individu fait totalement autre chose. C’est insupportable !
Story-board de Trondheim et son interprétation par Christophe Blain. Donjon Potron-minet #-84
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