Sitôt qu’on l’évoque surgit le sourire irrésistible de Romy Schneider, son rire en cascade. Comme le titre du livre l’indique, Giorgia Marras cherche ici à aller « au-delà du conte de fées », de la pâtisserie ciné des fêtes de fin d’année. Sa biographie s’affranchit de l’enfance de la future impératrice d’Autriche, évite de creuser les raisons qui poussent Franz Joseph à choisir la jeune fille, presque encore enfant, plutôt que sa soeur aînée, pourtant préparée à faire une épouse convenable. Difficile dans ces conditions de s’attacher au personnage principal, un peu trop désincarné.

C’est au fil de ce livre de 200 pages qu’on perçoit un peu mieux le caractère d’Elisabeth de Bavière, sa frustration d’être dirigée par une belle-mère méprisante, sa peine d’être éloignée de ses enfants, la distance qu’elle prend envers son mari, puis son goût pour la politique, et plus particulièrement la cause hongroise. L’album ne manque pas d’intérêt, mais un peu de substance.

Le trait de l’autrice italienne est à l’avenant : dans un dégradé de gris, il adopte une représentation très juvénile et lisse des protagonistes, qui peinent à vieillir de façon crédible. La construction, parfois scolaire, n’est toutefois pas rebutante. On referme l’ouvrage sans émotion forte, satisfait d’avoir appris deux ou trois choses sur Sissi, mais pas suffisamment emporté par un récit qui aurait mérité davantage de mises en relief, et un style graphique moins fade.