Soleil glacé
Luce a tout juste vingt ans, et tente de se remettre d’une rupture, quand son père meurt soudainement. À son enterrement, elle lui découvre une autre famille. Dont un frère, Pierrot, qui a presque son âge. Il est porteur du syndrome de l’X fragile, qui provoque un retard cognitif, et vit dans un centre pour adulte. Cette jeune femme un peu cynique, sans filtre, s’attache très vite à son nouveau frangin doux, maladroit et pétri d’obsessions. Elle lui rend visite tous les mardi, ils se rapprochent, et partagent leurs souvenirs de ce père commun toujours absent, toujours fuyant.
Séverine Vidal adapte son propre roman, publié chez R, la collection jeunes adultes de Robert Laffont. Si la première partie de l’histoire s’apparente à un drame familial, elle se tourne vers le road trip quand Luce décide d’embarquer son frère dans un grand voyage au nord. Vers la Laponie, où le père avait promis à son fils qu’il l’emmènerait… voir où vit le Père Noël.
Ce voyage initiatique est mis en image par le dessin simple et énergique de Laura Giraud. La légèreté de son trait apporte un contraste bienvenu avec l’intensité du récit. Car l’on parcourt du pays, quitte à aborder un peu trop de choses à la fois. Pourtant, comme Pierrot, on se laisse facilement entraîner sur les routes par cette grande sœur un peu dure, un peu égoïste, et pourtant attachante. Le garçon l’est aussi, mais son manque d’agentivité le confine dans l’ensemble à un rôle plus unidimensionnel. Cet album demeure agréable à découvrir, et devrait plaire aux amateur·ices d’aventure familiale, et de relations fraternelles.
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