Istanbul, 1556. L’ancienne Constantinople est en pleine transformation. Entre Orient et Occident, la « Porte » est un véritable carrefour des cultures, un verrou entre mer Noire et mer Méditerranée. Soliman doit unifier cet ensemble hétérogène, guerroyer contre les princes orientaux, comme le Shah, ou asseoir sa domination sur l’Est européen en s’affirmant face aux Hongrois ou encore en assiégeant Vienne. C’est compter sans les traîtrises du palais, les coups de poignards, venant parfois de sa propre descendance qu’il n’hésitera pas à châtier de manière inflexible !

La collection « Ils ont fait l’Histoire » propose une nouvelle biographie, fidèle à sa ligne éditoriale (lire notre critique de Saint Louis). Pas de grande surprise donc, la narration reste cependant plaisante et s’adresse à un public averti. L’Histoire est vu depuis le haut : celle des grands, des puissants. Le trait est séduisant : les figures, toutes en clair-obscur donnent une réelle expressivité aux personnages. Les scènes de batailles remplissent leur rôle et alterne avec des moments plus intimistes. Car l’intérêt majeur est cette peinture de Soliman, véritable prince de la Renaissance, à l’image de ces homologues occidentaux : lettré, érigeant l’amour en étendard, prince des arts… Soliman construit une capitale à la hauteur de son pouvoir où la magnificence des monuments, comme l’atteste la construction de la mosquée Süleyimaniye, doit refléter toute la puissance de l’Empire ottoman.

Un nouvel opus qui s’adresse donc aux inconditionnels des grands personnages et aux férus d’Histoire, qui retrouveront avec plaisir les désormais incontournables éclairages historiques en fin de volume.