Supplément d’âme ***
Par Alain Kokor. Futuropolis, 17€, le 7 juin 2012.
A Dublin, un homme étrange semble flotter au-dessus de ses semblables, et mieux comprendre qu’eux le sens de la vie. Pour lui, les rêves de chacun sont reliés, et rien n’arrive par hasard…
Chaque jour, l’individu mouvant — à la physionomie hésitante, entre oiseau et poisson — suit le même rituel : il va déjeuner tranquillement sur un quai, face à la mer. Sans savoir (ou au contraire en s’en délectant ?) que sa ponctualité et son allure génèrent des paris et des questionnements intenses de la part de ceux qui l’observent. Parmi eux, Camille, un Français venu vendre un produit qui n’a pas besoin d’une aide mercatique, et Willie, une artiste fascinée par les mouettes.
De la légèreté, de la grâce, du mystère et de la poésie. Voilà les ingrédients qu’Alain Kokor (Balade, balade) parvient parfaitement à insuffler à ce Supplément d’âme. D’abord très flou, le récit gagne délicatement en force au fil des pages. Le lecteur navigue à vue, entre rêve et réalité, pour découvrir une jolie histoire d’amour. Cet amour dont il est question concerne deux êtres, mais aussi le reste du monde. Dotée d’un message universel, l’histoire est ancré dans un monde à la fois onirique et très réaliste (en toile de fond, la ville est touchée par une crise économique). L’auteur lui prête un trait élégant, subtil, un brin nostalgique — principalement habillé d’ocre. Faisant ainsi habilement correspondre le fond et la forme de son livre.
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