Swamp
Cet été de la fin des annés 1930, dans le bayou, ne sera pas comme les autres. Car le petit village de Louisiane d’Otis et Red va être le décor de bien des drames. Otis est noir et préfère aller jouer dans les hautes herbes ou près du fleuve que d’aller à l’école. Son meilleur copain, Red, un petit blanc aux parents pauvres, l’accompagne volontiers. Une troisième va venir les rejoindre : la petite Shelley, New-yorkaise chic à la santé fragile, s’installe avec sa mère, qui fut une star de la chanson. Ensemble, ils vont profiter des belles journées estivales, et découvrir la sombre réalité de la ségrégation raciale. Car des hommes noirs disparaissent…
Johann G. Louis nous avait séduit avec Fréhel et l’adaptation de Susie Morgenstern, La Petite Dernière. Il confirme son talent de conteur avec ce Swamp, un one-shot résolument tous publics. Les plus jeunes y découvriront de douces séquences de jeux dignes des plus chouettes vacances, ainsi qu’une évocation sobre et bouleversante des crimes de l’Amérique ségrégationniste. Leurs parents se régaleront de son talent à créer une ambiance crédible et palpable. Avec sa plume tortueuse et ses aquarelles délicates, l’auteur s’appuie sur quelques grandes images détaillées pour diluer le temps, insuffler un rythme calqué sur la langueur d’un été interminable et moite, et construire un décor convaincant. À l’intérieur, ses personnages innocents vivent alors avec toute la puissance des émotions de leur âge, et l’on ne peut qu’être touché par leurs mésaventures. Sans sacrifier au happy end ni tomber dans le glauque gratuit, Swamp offre un équilibre narratif et visuel impeccable. Un titre franchement emballant.
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