Talion #1
Il était une fois une cité rongée par une maladie incurable empoisonnant l’eau. Les plus pauvres et les parias, relégués à subsister dans les Racines, les niveaux inférieurs de la ville, sont obligés de consommer l’eau croupie ou de se ruiner pour boire un liquide vaguement purifié. Au-dessus, dans la ville haute, c’est la valse des complots et de coups de force, autour d’un souverain fantomatique mais indéboulonnable. Entre un vieux scientifique mercenaire, une bande de gamins des rues visées par un monstre sanguinaire, un scientifique émérite qui a peut-être trouvé un remède, une jeune rebelle va chercher à tout bousculer. Mais à quel prix ?
Environnement post-apocalyptique, décors gothiques renversés et noyés sous une eau saumâtre, écrans et tuyaux partout, électronique bricolée, armes rétro-futuristes, créatures terrifiantes, dictature militaro-ésotérique… Sylvain Ferret se lance ici dans une trilogie de science-fiction aux allures XXL mais à la toile de fond et aux références somme toute classiques. Hélas, son récit sur un effondrement dont la responsabilité est uniquement humaine a du mal à prendre. Car il se complique la vie avec une narration décousue, des protagonistes trop long à être ébauchés pour faire naître une quelconque empathie, des dialogues longs et pesants, et des cadrages inutilement alambiqués. Alors que le fond de l’histoire demeure assez simple, on se perd dans ces vastes planches surchargées, ce texte sur-abondant, et cette intrigue faussement tarabiscotée. Et son choix d’une ambiance quasi monochrome grisâtre rend l’ensemble parfois assez soporifique.
Dommage, vraiment, car en usant d’une construction plus simple, au risque d’être peut-être moins originale, Talion aurait pu se poser comme une efficace série de SF dystopique car elle en avait les ingrédients. Mais visiblement, pas la recette.
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