The Blue Flame
Lors d’une virée dans l’espace, Sam, superhéros qui combat le crime sous le costume de la Flamme Bleue, est fait prisonnier par des aliens, qui lui proposent un marché : se sauver en sauvant la Terre, puisque son procès sera celui de l’humanité toute entière. Mais comment convaincre le reste de l’univers habité que notre planète ne mérite pas l’annihilation ?
Signé du scénariste Christopher Cantwell, créateur entre autres à la télé de l’excellente série Halt & Catch Fire, The Blue Flame se présente par certains aspects comme une fable philosophico-morale. Au tribunal cosmique, Sam va d’abord plaider la cause des hommes pour mieux ensuite reconnaître devant l’accusation nos foutus penchants pour la violence, le pouvoir et l’autodestruction. Mais le procès n’occupe qu’une partie de cet ouvrage habilement construit, qui ne se dévoile dans toute sa complexité qu’au fil des pages. En parallèle, on découvre le quotidien beaucoup plus chaotique sur Terre de Sam, chauffagiste dans le Wisconsin et membre à ses heures perdues de la Brigade nocturne, une escouade de vigilantes locaux.
Sans atteindre la sophistication iconoclaste du duo Tom King-Mitch Gerads sur un sujet similaire dans Mister Miracle, Cantwell et son dessinateur Adam Gorham trouvent leur ton propre. Le classicisme solaire de la partie cosmique, qui rend graphiquement hommage au Flash Gordon d’Alex Raymond, donne une rondeur bienvenue à leurs questionnements post-modernes. Car cette fresque en définitive plus intimiste que vraiment épique confronte avec tact et empathie ses protagonistes à la tentation du manichéisme. Un constat qui vaut mise en garde pour toute l’industrie des comics de super-héros, mais pas seulement. Ce bel album coloré se pose en plaidoyer pour un regard un peu moins en noir et blanc posé sur nous autres, les humains.
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