The Few
Dans un monde scindé entre l’oppression d’un État sur le déclin et les nombreux groupes de rebelles violents, Edan Hale court dans une forêt recouverte de neige avec un bébé dans les bras. Poursuivie par un motard, elle est propulsée à terre avec le nourrisson. La jeune femme se trouve en mauvaise posture : doit-elle rentrer en rébellion ? Que va-t-elle faire de ce bébé qui n’est pas le sien ?
Ce qui marque au premier coup d’œil, c’est le dessin puissant et complètement jeté d’Hayden Sherman. Toute cette rage graphique colle parfaitement au rythme endiablé de ce titre. Sans manquer trop de lisibilité, ce graphisme anguleux à l’identité forte rappelle le travail de Sean Murphy (Tokyo Ghost, Punk Rock Jesus, The Wake…). Le dessinateur laisse libre cours à une mise en page dynamique et des passages cinématographiques enthousiasmants qui allient le meilleur des genres anticipation et survival.
On est dès les premiers instants précipité dans un monde ravagé dans lequel règne la loi du plus fort. Brutal, sauvage et sanglant, l’esprit d’une révolution plane et on ressent une furie à la Mad Max. Mais, pas simple exutoire, The Few met également en lumière des problématiques de nos sociétés actuelles : une pénurie d’eau a frappé la Terre et l’atmosphère est plus que jamais polluée. Dans ce monde dystopique où rien ne va plus, Sean Lewis arrive à créer un personnage féminin, fort et crédible. Cependant bon nombre d’autres individus ont le défaut de tomber dans les clichés.
Les 340 pages de The Few s’avalent étonnamment vite, mais à vouloir trop en faire on prend parfois des risques… et ici la confusion gâche un peu le plaisir. Confusion graphique, notamment lors des combats, mais aussi scénaristique, alors que l’histoire n’est finalement pas si complexe et ni novatrice… Radical sur la forme, mais pas révolutionnaire dans le fond, The Few reste un bon défouloir qui ne ménage pas son lecteur.
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