The Golden Path
Surdouée en kung fu, Jin Ha se rend à Hong Kong pour faire du cinéma. Et pas n’importe lequel : on est au tournant des années 1980-90 et le cinéma d’action bat son plein. Jin Ha devient ainsi cascadeuse pour les studios Golden Path, et découvre les coulisses pas toujours reluisantes de l’industrie cinématographique.
Inspiré notamment par les films de Jackie Chan et Samo Hung (dont deux personnages mis en scène ici sont des sosies à peine voilés), ce premier album de Baptiste Pagani, est un hommage plein d’énergie et d’enthousiasme à un cinéma aujourd’hui disparu. Un cinéma aux effets spéciaux sans numérique, conçu par des bricoleurs et des chorégraphes de génie. Le personnage de Jin Ha est à la fois solide et touchant, petit bout de femme super forte en art martial mais si fragile à l’intérieur. L’album est rythmé et l’histoire, qui montre une succession de tournages et l’évolution de l’héroïne pas à pas, est agréable à suivre. Toutefois, elle est un peu longuette et répétitive : à force de voir Jin Ha enchaîner les rôles ridicules dans des productions fauchées, lors de sa « descente aux enfers » cinématographiques, on se lasse un poil, au fil de séquences trop similaires. Heureusement, la ligne lâchée aux couleurs légères et pleine de charme de l’auteur, artiste évoluant dans l’animation et vu dans le collectif Doggybags, suffit souvent à garder l’intérêt, malgré un soin inégal dans certaines cases.
Voilà donc un album assez emballant, qui a les défauts de ses qualités : trop généreux, trop référencé, trop dilué. Mais pour peu qu’on s’intéresse un tant soit peu au cinéma de Hong Kong, on dégustera ce Golden Path avec intérêt, avec l’irrépressible envie de (re)voir la série des Drunken Master.
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