The Warrior Princess and the Barbaric King #1-2
La rencontre entre la (soit disant) barbarie et la (soit disant) civilisation fait des étincelles d’acier et d’amour dans ce manga bien plus introspectif que ne laisse supposer son postulat bourrin. Ainsi, Séraphina la Vertueuse, chevalière émérite d’Occident, se fait capturer par le Roi des Barbares Vehor. La belle est un trophée de guerre que va s’empresser d’épouser le frustre mais séduisant barbare… Enfin, ça c’est le plan de départ. Car le monarque est plutôt du genre gentleman et s’engage à séduire notre guerrière en lui faisant découvrir les multiples facettes de sa civilisation, surtout sur les plans éthique et philosophique. C’est forcément un choc des cultures qui apportera à chacun nombre une vision nouvelle sur la façon de concevoir la vie, la famille, les amis, l’honneur, et la nature même du monde qui les entourent.
L’auteur Noriaki Kotoba évite avec talent nombre de clichés du bon sauvage qui va instruire la belle civilisée, se basant davantage sur un échange équivalent de points de vue opposés mais parfois complémentaires. Si le récit paraît de prime abord se complaire dans ces débats à rallonge, il faut saluer l’étonnant coup de théâtre de la fin du deuxième volume, qui va remettre en question aussi bien les causes mêmes de la guerre que la foi religieuse de Séraphina!
Le graphisme de Noriaki Kotoba est très efficace aussi bien dans les séquences d’action homériques que dans les scènes plus intimistes, où l’humour bon enfant côtoie une réflexion parfois profonde sur ce qu’est une civilisation, et surtout sans vision manichéenne moralisatrice. Chacun peut avoir tort ou raison selon son choix de vie, de la mener, et bien entendu de la confier à autrui ou… de la sacrifier.
Kara
© by Noriaki KOTOBA / Kôdansha
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