Tilt
Leur duo est plutôt bien rôdé. Rick, la tête-brûlée, qui aime bien se chercher des ennuis. Son sidekick, le plus discret (et plus malin) Bass, à tête de piaf, se laisse entraîner dans les plans galère de son ami, tout en étant secrètement amoureux de Jeanie, la jolie serveuse à tête de chat. Petits larcins et bagarres de gang rythment le quotidien de ces deux ados qui se cherchent. Au centre de leur univers, baigné dans les années 90: les flippers. Ils passent des heures les hanches collées à leurs machines préférées, high score à la clé. Mais quand ils commencent à trop déconner, les voilà obligés de se rendre à l’évidence: dans la vie, il n’y a pas d’extraball…
Plus qu’un hommage un peu potache à l’objet, le récit use aussi du flipper comme métaphore d’un âge où, à l’instar de la boule métallique, tout peut basculer. L’auteur, le Danois Rune Reberg, qui glisse sous la forme de cette fable urbaine animalière quelques éléments de sa propre jeunesse, donne une grande fluidité cinématographique à sa mise en page explosive et aux couleurs fauves.
Derrière l’aisance du trait, on sent que l’auteur est familier de l’animation. On met quelques chapitres à vraiment entrer dans cet univers paradoxalement assez sombre, mais l’exploration des liens unissant les deux personnages principaux se fait au fil de la lecture plus subtile. Au final, le récit, plutôt universel, n’est pas réservé qu’aux amateurs de flippers, qui, eux, replongeront avec plaisir dans leurs souvenirs.
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