Par Christophe Gaultier et Charles Berberian. Futuropolis, 20 €, le 5 janvier 2010.

Emile est un loser. Un vrai, dans les grandes largeurs. Déjà en 1982, lors d’un tremplin rock, pour la première Fête de la musique de l’histoire de France, il fait un blocage, incapable de sortir une note de sa guitare ou un mot de son larynx. Près de 30 ans plus tard, il a échangé pas mal de ses cheveux contre des kilos de gras, vit avec son fils chez ses ex-beaux parents, et s’engueule au téléphone avec son ex-femme. Et au boulot, ça ne va pas fort. Mais sa rencontre avec Boris pourrait tout changer, car Boris est un extraterrestre et qu’il sait remonter le temps…

Désolé, mais pour écrire un résumé crédible de ce tome, il a fallu tout raconter de cette première moitié de diptyque. Et c’est bien là que le bât blesse dans ce projet rock à l’accent breton : la première partie n’est qu’une longue exposition des personnages et de la situation. Ce n’est pas qu’on s’ennuie pas devant les planches de Christophe Gaultier (qui prend un style plus léger que d’habitude, d’une rondeur évoquant celle de Berberian d’ailleurs), mais on ne sait pas trop où les auteurs veulent en venir, avant les dernières pages et la fin de chapitre, terriblement frustrante. Ni vraiment drôle, ni vraiment touchant, mais assurément jamais déplaisant, cet album est au final une déception, car on attendait beaucoup de la paire Gaultier (Donjon, Le Suédois, Guerres civiles…) – Berberian (Monsieur Jean, Boboland, Sacha…). Néanmoins, on garde la foi, car, au vu de la chute de ce présent volume, le tome 2 promet de dépoter sérieusement.

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