Par Rob Guillory et John Layman. Delcourt, 14,95 €, février 2012.

Tony est flic et cibopathe. Une affliction pas ragoûtante, car elle lui permet de visualiser le « passé » de ce qu’il met dans sa bouche. Imaginez un peu les images de bête à l’abattoir quand il croque un steak… Toutefois, ce « don » lui permet de résoudre efficacement ses enquêtes, en mordant un peu – si besoin – dans des cadavres. On le retrouve confronté ici à un dangereux éleveur de volailles (volatile prohibée suite à une meurtrière épidémie de grippe aviaire), un agent vachement undercover, un renégat saignant… et une vie de couple pimentée !

La suite de cette série, qui nous avait enthousiasmés dès ses premiers tomes, était attendue avec impatience, car on se demandait à quelle sauce les auteurs pourraient cette fois nous manger. En effet, Tony Chu est un comics qui mène son lecteur par le bout du nez (et de la langue), déstructurant de façon maligne le récit, et ne dévoilant les détails de l’univers ou de la biographie de ses héros qu’avec une extrême modération. Cet art consommé de la surprise et des situations foldingues fait que chaque chapitre apporte son lot de fous-rires et de yeux ébahis. D’autant qu’avec son trait cartoony fort souple, Rob Guillory s’en donne à coeur joie pour illustrer les délires de John Layman. Un compère scénariste qui élargit l’univers de Tony Chu vers le soap tordant (mais jamais gnangnan), en développant la romance du héros avec la journaliste gourmet et en introduisant sa terrible famille à la fin de ce volume 3. Nos papilles en redemandent !

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