Tony Corso #5 **
Par Olivier Berlion. Dargaud, 10,40 €, le 19 juin 2009.
On l’avait quitté largement lassé, énervé par son attitude de m’as-tu-vu et ses aventures caricaturales, agrémentées de filles déshabillées. Tony Corso, détective privé de la jet-set, n’était pas franchement notre tasse de thé. Surprise, le personnage prend de l’épaisseur dans ce cinquième tome. Le beau brun aux yeux verts se retrouve embarqué dans une affaire de meurtre, dans le milieu du football italien. Il y plonge les yeux fermés pour aider son copain Madgid…
Si la finesse n’est pas toujours au rendez-vous – certaines situations renvoient à de mauvaises séries télé -, on apprend dans cet album des informations non négligeables sur la vie de Tony. Qui, enfant, a vu sa mère assassinée et a dû fuir avec son père, membre des Brigades rouges. Le passé remonte soudain, piquant la curiosité du lecteur et rendant plus touchant le rôle-titre de la série, qui porte d’impossibles chemises à fleurs « pour que tous ceux qui croisent sa route se souviennent de lui ». Partisan d’un dessin réaliste et relativement bien léché, Olivier Berlion agrémente cet épisode de dialogues parfois bien sentis – à un ennemi qui crie « Tu m’as pété le bras !!! », Tony répond nonchalamment qu’il a « souvent rêvé d’être ostéopathe ». De quoi presque nous réconcilier avec ce séducteur sûr de lui, au regard infiniment triste.
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