« Tout va bien ! » ou l’ironie désespérée de Mana Neyestani
En Iran, il a vécu une situation kafkaïenne, accusé d’avoir favorisé l’agitation publique, emprisonné, puis en fuite. Désormais établi en France, Mana Neyestani publie un recueil de dessins de presse, Tout va bien ! — dont le contenu contraste terriblement avec le titre.
Dans cet épais volume (400 pages) au format carré, il croque le tyran Bachar Al Assad, le visage fermé et le regard fixe, en train de trempé un homme pendu dans une tasse de sang ; une marionnette en bois munie d’une matraque et d’un revolver ; un musicien dont le violoncelle transperce une colombe portant un rameau d’olivier ; un honnête travailleur évitant habilement un macchabée sanguinolent ; une urne dont la fente ressemble à une tombe, prête à être recouverte de terre… Le message est éminemment politique et citoyen : l’artiste s’en prend aux dictateurs, aux manipulateurs politico-financiers, à la lâcheté populaire. Fouillé, soigneusement hachuré, son trait noir et blanc évoque celui de Claude Serre ou de Roland Topor. Il s’illumine ici ou là d’une touche de couleur, souvent sanglante ou ironique. Un travail dense, qui claque comme un uppercut salutaire.
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Tout va bien !
Par Mana Neyestani.
Arte éditions / Cà et Là éditions, 22€, avril 2013.
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