Par Milorad Vicanovic-Maza et Michel Dufranne. Soleil/Quadrants, le 28 septembre 2011.

Longtemps oubliés des livres d’histoire, les déportés homosexuels de la Seconde Guerre mondiale sont au coeur de ce livre poignant. Une fiction basée sur des faits réels et des témoignages, qui suit les pas d’un jeune Allemand insouciant et plein d’avenir, qui va connaître l’enfer des camps de concentration pour une seule raison : il préférait les hommes.

Voici une bande dessinée historique pédagogique, dynamique et accessible, qui remplit donc parfaitement son objectif. Sans grand discours et au fil d’une intrigue efficace, on y apprend que les homosexuels vivaient, à Berlin du moins, sans trop de soucis avant l’accession au pouvoir des nazis. Et ce, malgré un texte de loi qui réprimait ces moeurs non traditionnelles, texte transposé en France sous Vichy et qui ne fut abrogé que des décennies plus tard des deux côté du Rhin… Le destin d’un individu (ici, un jeune artiste vivant d’amour et de peinture, emprisonné pendant de longs mois avant d’être envoyé en camp, un triangle rose sur l’uniforme rayé) se veut ici représentatif d’un groupe d’hommes décimés, et dont on s’est peu souvenu car ils formaient une communauté « honteuse ». Bravo donc aux auteurs et aux éditions Quadrants d’avoir accompli ce devoir de mémoire, avec un récit accessible au plus grand nombre, porté par un dessin aux tons sépias, dont on mettra les maladresses sur le compte d’un trop-plein de sincérité.

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