Par Alexandre Clérisse. Dargaud, 14,50 €, le 17 avril 2009.

Il est miro, râleur, achète goulument des micro-ondes turbos, un appareil à raclette pour douze personnes ou une encyclopédie du monde chrétien en 29 volumes – dont il n’a aucune utilité. Marcel, 85 ans, termine son existence de façon à la fois émouvante, mignonne et étriquée. À la faveur d’une visite de sa petite-fille Andréa, équipée d’un camion-taxi, il décide d’aller récupérer le clairon qu’il avait enterré dans une clairière pendant la Deuxième guerre mondiale, juste avant d’être fait prisonnier par les Allemands…

Dans ce deuxième album (après le beau et maîtrisé Jazzclub), le virtuose Alexandre Clérisse raconte l’histoire de son propre grand-père, largement romancée. De nombreux flash-backs, nous ramenant en pleine débâcle de l’armée française, émaillent ce joli road-movie. Malgré un récit guerrier, pas de tristesse ou de noirceur, à peine une petite pointe de nostalgie. L’auteur habille son dessin informatique, à la fois frais et géométrique, proche du rendu de l’animation, de couleurs gaies. Après une mini-escapade culottée, drôle et presque onirique (notre papy frappeur s’envole dans une montgolfière à son effigie), il clôt un ouvrage drôle et touchant, pour tous publics.

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