Tropique de la violence
A Mayotte, Marie est infirmière de nuit à l’hôpital de Grande-Terre. Pendant des années, elle a tenté avec son mari, sans succès, d’avoir un bébé. Aussi, quand une jeune fille abandonne le sien à la maternité, elle l’adopte. Moïse est atteint d’hétérochromie — il a les yeux vairons, l’un noir, l’autre vert —, ce qui a effrayé sa génitrice. Sa mère adoptive l’éleve de façon fusionnelle, sans vie sociale, tout juste la compagnie d’un chien, Bosco, que le gamin adore.
En grandissant, Moïse s’éloigne de Marie, devient colérique, comprend mal comment lui, enfant local à la peau sombre, est devenu le fils d’une blanche. Quand Marie meurt, l’adolescent bascule vers la délinquance. Il fait partie d’une bande dangereuse, devient « Mo la cicatrice », et va jusqu’au crime…
Tiré du roman éponyme de Nathacha Appanah (paru en 2016 chez Gallimard), Tropique de la violence est habilement mis en images par Gaël Henry. L’auteur restitue l’âpreté de la vie du garçon, son ambivalence, la douceur qui sourd parfois de sa dureté. On suit un itinéraire tragique, qui oscille vers la rédemption, s’embourbe dans la folie. Les couleurs de Bastien Quignon éclairent de façon bienvenue l’ambiance sombre du récit, et la misère de Mayotte.
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