Un amour exemplaire
Les histoires d’amour racontées par Daniel Pennac ont le goût de l’authentique et de l’extraordinaire à la fois. Celle-ci lui vient de son enfance : un aristocrate richissime et laid est déshérité pour avoir épousé une petite couturière issue d’une famille de semi-voyous. Comme on est dans la vraie vie, ils ne vivent pas d’eau fraîche (bien qu’ils fassent beaucoup l’amour), mais des talents de Monsieur, ventriloque, joueur – arnaqueur – et propriétaire d’une fantastique bibliothèque d’éditions originales. Le petit Daniel, fasciné par le couple, se fit une place auprès d’eux comme petit-fils adoptif et les regarda vivre leur amour fou sans souci de la morale.
Les collaborations de Pennac avec des dessinateurs sont souvent riches (Journal d’un corps avec Manu Larcenet, La Débauche avec Jacques Tardi). Il se colle cette fois avec Florence Cestac et nous offre une histoire dans l’histoire : leur amitié, leurs bavardages, et la construction de l’album dans le cadre d’une brasserie parisienne où la clientèle et les serveurs mettent leur grain de sel partout.
Le trait rond de Florence Cestac (Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps), proche du dessin satirique, et la plume bonhomme de Pennac se marient naturellement dans cet album gai et chaleureux. Le résultat est un peu potache, mais révèle aussi beaucoup d‘admiration pour ceux qui savent sublimer leur histoire d’amour.
-
Si je comprends bien, la morale de cette histoire, c’est qu’il n’y a pas de problème à être laid si on est riche également!! On s’en serait douté, figurez vous! On sait bien qu’on n’attire pas les mouches avec du vinaigre!
Commentaires