Romain Vichère, 27 ans, est soupçonné de terrorisme suite à un attentat meurtrier perpétré à Lyon. Son père, un célèbre intellectuel médiatique, engage Franck Pirondélis, pénaliste de renom, afin de sortir son fils de ce mauvais pas. L’avocat, afin de mieux cerner la situation se rend chez les grands-parents du jeune homme, « Titi » Vichère et Manette. Il reçoit alors le témoignage de ces aïeuls, perdus dans les souvenirs de l’Occupation et de la décolonisation…

L’intellectuel Michel Onfray et le scénariste Thomas Kotlarek sortent de leur domaine respectif, la philosophie et le 7e art, pour s’attaquer à la BD dans une série qui comportera cinq tomes. L’idée est de montrer, à partir d’un évènement tragique et faisant écho à l’actualité – un attentat terroriste – les ramifications profondes d’un tel évènement, notamment dans l’inconscient collectif et familial, pétri des évènements de l’Histoire. Ce premier tome s’intéresse aux grands-parents et à leur souvenir sous l’Occupation. Les parcours personnels apparaissent comme nuancés, ni totalement « héros », ni totalement « salaud », et les motivations personnelles s’entremêlent aux grandes articulations de l’Histoire.

L’axe emprunté par Michel Onfray et Thomas Kotlarek est plutôt salvateur et intéressant même s’il n’innove pas : cela fait plusieurs années que la complexité des parcours et des mémoires occupent le champ historique et innervent les productions artistiques. La mise en scène est parfois un peu verbeuse, les scènes de discussions au sein du foyer des grands-parents sont légion et freinent le dynamisme du récit. Le trait, entre réalisme et ligne claire, accompagne les personnages habilement sans toutefois sortir d’un classicisme convenu, à l’image du récit.