Par Roberto Ricci et Luc Brunschwig. Futuropolis, 13€, le 15 septembre 2011.

Colosse attachant et naïf, Zacchary troque la ferme de ses parents pour l’académie de police de Monplaisir.

Il se retrouve dans une ville ébouriffante et étourdissante, dédiée – comme son nom l’indique – au plaisir, et qui brasse quotidiennement 18 millions de visiteurs. Découvrant de nouveaux codes, il apprend à devenir un « urban interceptor ». L’avenir de ces justiciers du futur paraît toutefois plutôt sombre : le meilleur d’entre eux doit neutraliser un assassin sous le regard de toute la ville – puisque ses faits et gestes sont filmés et diffusés, comme s’il était un gladiateur dans une arène…

Urban serait, selon les mots de son scénariste Luc Brunschwig, un « projet maudit » (voir ici ses commentaires sur le blog des éditions Futuropolis). Imaginé en 1991 sous le nom de Sin City, puis rebaptisé il passe de dessinateur en dessinateur, et d’éditeur en éditeur. Il sort dans la douleur en 1999 sous le nom d’Urban Games, et sous une forme très différente de l’album aujourd’hui publié.

Cette fois, le dessinateur Roberto Ricci s’y colle, prêtant son dessin soigné, aux couleurs lumineuses et au rendu parfois enfantin (proche de l’état d’esprit du héros), à cette nouvelle mouture. Fascinante, l’histoire mêle une critique d’une société ultra-cynique, où chacun est surveillé, à un destin individuel touchant. On admire le foisonnement de personnages atypiques – voire monstrueux -, la richesse de l’univers imaginé, dont certains plans peuvent donner le vertige, et l’intelligence de cette science-fiction référencée. Toutefois, malgré ces indéniables qualités, on reste à la surface de ce premier épisode. Qui, à vouloir brasser tant d’éléments (un héros au passé obscur, une intrigue amoureuse contrariée, une enquête…), se révèle d’une complexité un peu trop poussée.

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