Vent mauvais
Scénariste, Béranger a écrit il y a quinze ans un film à succès. Depuis, « pas grand-chose, des téléfilms, des adaptations… ». Divorcé, père de deux filles en pleine crise professionnelle (il est même prêt à écrire la suite de sa comédie populaire, cédant aux pressions de son agent), il se décide à quitter Paris.
Il tombe amoureux d’une maison à une heure de Paris, en pleine campagne, surplombée par des éoliennes. Alors que la plupart des visiteurs se détournent du bien, découragés par la proximité de ces ailes géantes et vrombissantes, lui trouve apaisement et inspiration auprès de ces machines.
Heureux de son nouvel environnement, Béranger découvre ses voisins, et plus particulièrement Marjolaine, bibliothécaire itinérante, chaleureuse amatrice de Scrabble qui ramasse les oiseaux trucidés par les éoliennes. Une amitié, puis une liaison, se noue, tandis que les filles de Béranger font des allers-retours entre Paris et le nouveau domicile de leur père.
Avec beaucoup de finesse, Cati Baur narre dans ce Vent mauvais une histoire qui pourrait être un lieu commun : le déménagement d’un bobo parisien, qui rêve de verdure et d’isolement. Béranger échappe à la caricature par son attrait si fort pour les éoliennes, son inspiration soudainement revenue qui vire au coup de folie, son attrait pour Marjolaine qui ne se termine pas forcément comme un conte de fées. A petites touches, d’un trait doux, l’autrice dépeint des personnages originaux, n’oublie pas les caractères secondaires (comme la plus jeune fille du héros, mal dans sa peau). Un album subtil, qui raconte délicatement l’ordinaire et le changement.
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