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Viking – un long feu de glace

28 juin 2017 |
SERIE
Viking - Un long feu de glace
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
19.95 €
DATE DE SORTIE
03/05/2017
EAN
2344018700
Achat :

viking_imageDatant de 2010, le récit complet Viking sortit en pleine apogée pop-culturelle du péplum scandinave, à peu près en même temps que le film Le Guerrier silencieux, le long-métrage d’animation Dragons ou encore la série TV Vikings. L’effet de mode semble passé mais la belle édition française que propose Glénat pourrait donner envie de se replonger dans cet âge sombre. Très sombre. Le scénariste Ivan Brandon transpose en effet dans le IXe siècle des drakkars et des casques en fer, un récit typique du film de gangsters, avec un parrain, sa fille et deux jeunes outsiders fines lames désireux de grimper les échelons du crime. Cette affaire met un peu de temps à se mettre en place et il faut bien deux chapitres sur les cinq pour qu’on commence à y voir plus clair (et à s’y retrouver entre les innombrables barbus rencontrés). Les ellipses sont parfois abruptes, les péripéties loin d’être transcendantes et on préférera sur le même thème ce qu’en tirait Brian Wood dans Northlanders. Mais la relation entre les deux frangins se laisse lire et la conclusion, sans être renversante, apporte un point final satisfaisant à cette histoire.

De toute façon, feuilleter rapidement ce gros album, c’est immédiatement se rendre compte que son intérêt réside moins dans son intrigue que dans son style graphique. L’Allemand Nic Klein livrait là son premier travail d’envergure pour l’industrie américaine et les 140 pages du livre laissent admirer l’affirmation progressive de son style percutant. Les premières pages, aussi hésitantes et mal assurées que les premiers pas d’un poulain, laissent mesurer à quel point il lui a fallu apprendre à se mettre vraiment dans le rythme d’une parution régulière. Mais digéré cet incipit laborieux, son talent explose très vite. Au gré des pages, les trames qui lui servaient de béquille au début s’intègrent de mieux en mieux dans sa peinture. Jusqu’à la fin, certaines cases vraiment bâclées laisseront transpirer son inexpérience, mais le gros de l’ouvrage est une splendeur. Dans une approche qui rappelle le grand David Mack (Kabuki, Daredevil, Alias), Klein fait preuve d’une virtuosité au pinceau qui éclate vraiment dans les rouges/jaunes (cette manière de rendre palpable l’incandescence d’un feu de bois) et les bleus profond, sa spécialité. Le côté parfois mal dégrossi de son travail, pas encore lissé à la palette graphique comme sur Drifter – autre collaboration avec Ivan Brandon – sied parfaitement au projet. Brut et brutal.

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