Violence Action #1
Et dans la catégorie du titre le plus incongru de tous les mangas sortis depuis près de cinquante ans France, voici : Violence Action. Nous vous laissons quelques minutes pour réaliser ce qui semble être plus une promesse d’une équipe marketing qu’un véritable titre. Passé le picotement que vous a laissé la paume de votre main sur votre front, la question se pose tout simplement : ce manga comporte-t-il de l’action et de la violence ? La réponse est oui ! Mais pas que, fort heureusement. On le sait, les créatifs japonais adorent jouer du décalage dans leurs concepts, triturer les contraires pour les rendre complémentaires, titiller les fausses apparences pour mieux surprendre le lecteur. Seulement, cette recette perdure depuis des lustres et est, paradoxalement, devenu un cliché. Si la surprise n’est plus de mise aujourd’hui, le concept du décalage amuse toujours, si celui-ci est bien amené.
Avec sa frimousse d’ange nunuche et sa désinvolture propre à l’adolescence, Kei Kikuno est étudiante en comptabilité et, comme toutes les filles de son âge, elle exerce un petit boulot…de tueuse à gages ! Certes la fin de la phrase peut sembler curieuse et pourtant, Kei est la numéro un dans son domaine. Sous la couverture d’une agence d’escort girls employant de trop jeunes filles, Kei est une mercenaire qui accomplit ses missions sans faillir. Mais malgré tout, elle sait rester humaine et parfois, tente de communiquer aussi bien avec ses clients, qu’avec ses futures victimes. Traumas, rêves brisés, vengeance, rédemption, nombreuses sont les raisons qui peuvent donc pousser quelqu’un à vouloir tuer, ou être la cible d’une bien jolie tueuse. L’humour décalé est alors omniprésent et tranche volontiers avec la noirceur et la violence de certaines scènes d’exécution. La morale n’est pas toujours sauve, mais voir notre nunuche tueuse accomplir des prouesses face à certaines situations ubuesques est un petit régal bienvenu.
Violence Action remplit donc son contrat avec son premier volume tonitruant et décontracté, dont le concept typiquement japonais risque aussi bien de désarçonner qu’amuser un lectorat friand de séries B musclées et mutines !
Kara
© 2017 Renji ASAI, Shin SAWADA/ SHOGAKUKAN
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