Si l’Enfer est pavé de bonnes intentions, dit-on, on sait aussi que l’Enfer, c’est les autres. Le ténébreux et costaud McGilles débarque donc aux Enfers et va rapidement vérifier tout cela : en compagnie de figures historiques terribles (un nazi, une pirate…), il va tenter de fuir l’horreur de cette terre maléfique, affrontant des créatures dantesques ainsi que l’effroyable Équarrisseur. Il croisera aussi la femme-oiseau Volage, en qui il verra un motif d’espoir et de rédemption…

Quel curieux périple nous proposent Stephen Desberg et Tony Sandoval ! Entre le poème gothique, le road-trip survival et la quête dark fantasy, dans un monde fantasmagorique au design aussi flamboyant qu’angoissant, les auteurs brossent une curieuse histoire d’amour et de repentir impossibles. On se laisse prendre, souvent, par les duels épiques brossés avec précision et énergie par un Tony Sandoval (Francis, Futura Nostalgia, Mille tempêtes…) qui a rarement autant léché ses images. On se lasse, aussi, parfois, d’un texte un brin poussif et répétitif du scénariste (Le Lion de Judah, Écoline, Les Rivières du passé, Le Scorpion...), de personnages trop peu fouillés et de rebondissements peu convaincants. Cependant, l’ambiance générale est si impressionnante que – pour peu qu’on goûte aux visions cauchemardesques et au style pictural et chargé de Sandoval, quelque part entre Goya et Frazetta – le voyage vaut le détour.