En juillet 2010, Timothée Ostermann, étudiant en art, se retrouve en « stage » dans un Leclerc d’Alsace. Il découvre un paquebot de 9423 m2, où turbinent (plus ou moins vite et efficacement) 285 employés. Et se forme, entre autres, au compactage de cartons ou au rangement de paquets de chips en rayon…

Cette expérience, le jeune homme la raconte en détail dans Voyage en tête de gondole. D’un trait simple, voire un peu léger, il se représente en espèce de Fido Dido bien intentionné, Candide pas si naïf au milieu d’un hypermarché. La description pourrait être acide, instructive, savoureuse. Malheureusement, elle ne s’élève jamais au-dessus de l’anecdote.

On passe de la tenue de service de la caissière ou du technicien à la façon de manipuler un « tire-palettes », de la façon dont sont rangés les caddies aux blagues un peu bêtes ou aux remarques franchement racistes des collègues. Le fait d’armes du narrateur ? Manger, de temps en temps, des barres de chocolat ou des viennoiseries barbotées par ses camarades… Un résumé de la saga familiale Leclerc et du système d’adhésion à la firme provoquent un regain d’intérêt, malheureusement trop court. On reste donc sur sa faim en lisant ces 159 (!) pages trop creuses pour captiver.