Vues de BDFIL 2024
À Lausanne, en Suisse, se tient actuellement la 18e édition du festival BDFIL, et ce jusqu’au 28 avril. Avec un programme riche, notamment d’expositions, dont nous vous offrons un aperçu en images.
Ce n’est pas au bord du lac Léman, mais dans l’étrange espace d’une gare désaffectée que bat le coeur du festival BDFIL. En effet, dans la « Rasude », quai ferroviaire couvert et hors d’usage, coincé entre un tri postal et l’actuelle gare de Lausanne, se déploient plusieurs expositions imposantes, ainsi que dans les sous-sols, qui servent normalement de garage à la Poste !
Grâce à des structures architecturales à la fois sobre et impressionnantes, cet espace de béton prend vie de belle manière, avec en son centre une exposition rétrospective de l’invité d’honneur de cette édition 2024 : Tom Tirabosco. Auteur de L’Oeil de la forêt (qui vient d’être réédité par Les Arts dessinés), Femme sauvage, Kongo, Wonderland ou Sous-sols, mais aussi défenseur du droits des auteurs et militant de gauche, le dessinateur suisse voit son oeuvre magnifiée par une installation pertinente et variée, entre originaux de ses bandes dessinées, dessins de « monstres » avec la technique du monotype, affiches politiques, ou un florilège de ses illustrations à l’humour caustique et surréaliste publiées dans La Tribune de Genève.
Entre deux lignes de rails, se déploie ensuite une exposition autour des deux héroïnes de Marguerite Abouet : Aya de Youpougon et Akissi. L’installation colorée et chaleureuse met en avant les personnages hauts en couleurs des séries, mais aussi leur engagement sur des sujets de société (violences sexuelles, illettrisme, homophobie, mariage forcé…).
Au bout du quai, c’est la Belgique qui s’installe. Une exposition de panneaux sobres met en lumière des artistes belges actuels et importants, de Brecht Evens à Émilie Gleason, de Clara Lodewick à Philippe Geluck, de Max de Radiguès à Éric Lambé.
Enfin, au sous-sol, on découvre une passionnante exposition sur le métier de coloriste. À partir d’une partie historique solide et d’explications techniques accessibles, on plonge dans les coulisses de ce métier qui a fortement évolué au gré des avancées technologiques. Et la question du droit de ces artistes à la reconnaissance d’un statut d’auteur est finement abordée, grâce à des témoignages d’Isabelle Beaumenay-Joannet (coloriste et veuve d’Yves Chaland) ou Brigitte Findakly. Avec en prime une commande spéciale : à partir d’une planche de Frederik Peeters créée pour l’occasion, les coloristes Elvire de Cock, Claude Guth, Isabelle Merlet, Albertine Ralenti, Bruno Tatti et Evelyne Tranlé proposent leur version colorisée. Étonnant !
Jolie découverte aussi que la mignonne installation de la Suissesse Vamille, autour de son personnage de manga Sakana Kid. Et on aime aussi la petite exposition autour de l’humour, qui rassemble des planches créées par une vingtaine d’artistes (Lisa Mandel, Guillaume Long, Tarmasz, Élodie Shanta…) autour d’un même pitch : le héros découvre un avis de passage du facteur dans a boîte alors qu’il était là toute la journée…
Plus d’infos sur le site de BDFIL.
© Photos BoDoï
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