Walking Dead – Clementine #1
Clementine est une grande ado solitaire, meurtrie, mutilée. Malgré sa prothèse de jambe, elle décide d’avancer à travers ce qui reste de l’Amérique, après l’invasion zombie. Elle croisera des survivants, des communautés étranges qui semblent revenue au XIXe siècle et où il ne fait pas vraiment bon être une femme. Des amis peut-être? Pas sûr. Jusqu’à ce qu’elle décide d’accepter de suivre un plan qui n’a rien d’une bonne idée : aller travailler en haut d’une montagne, en plein hiver, avec deux soeurs louches.
On attendait beaucoup de l’interprétation de Walking Dead par Tillie Walden, brillante et précoce autrice de la nouvelle vague américaine, dont les romans graphiques Spinning ou Dans un rayon de soleil avaient été des événements retentissants. Ici, elle s’appuie sur un personnage du jeu vidéo tiré de la saga de Robert Kirkman, mais finalement peu importe : le décor post-apocalyptique est le même, sordide, vicié, sans espoir. Et comme dans le comics Walking Dead, les zombies ne sont pas si importants. Tillie Walden enfonce le clou, en creusant ses propres thèmes autour du genre, des rapports hommes/femmes, de l’orientation sexuelle, des doutes inhérents à l’adolescence. Il en ressort quelques séquences fortes, poignantes ou subtilement malaisantes. Cependant, le récit, trop étiré, souffre de temps morts fréquents et pénibles, pas aidés par une galerie de personnages auxquels il est difficile de s’identifier car trop froids (cette Clementine ne suscite guère d’empathie) ou carrément repoussants. Sans doute Tillie Walden en garde-t-elle sous le coude pour la suite (il s’agit là d’une trilogie), mais après un chapitre liminaire mal rythmé, le doute est permis.
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