Par Ana Mirallès et Emilo Ruiz. Delcourt, 11,50 €, le 2 novembre 2011.

Lorsque Waluk se réveille un matin et qu’il s’aperçoit que sa maman n’est plus là, c’est toute sa vie d’ourson polaire qui bascule. Persuadé qu’elle est partie chasser un petit phoque grassouillet pour lui, Waluk garde espoir et tente de survivre par ses propres moyens. Mais la banquise est pleine de dangers et de surprises. Au détour d’une colline enneigée, Waluk va faire la connaissance d’Esquimo, un vieil ours blanc que la vie n’a pas épargné. Débute alors une émouvante relation entre ces deux générations d’individus. Sur fond d’amitié, d’initiation et de transmission, pour faire face à la menace que représente l’homme, les deux amis vont nous donner une belle leçon de solidarité.

Il est devenu délicat de parler aux plus jeunes des problèmes liés à l’environnement sans resservir un discours moralisateur maintes et maintes fois entendu, qui à force aurait même tendance à agacer. À travers ce conte initiatique, Emilio Ruiz invite ceux qui aiment la nature à partager le quotidien de deux ours polaires, qui bien malgré eux, sont devenus au fil du temps le symbole des conséquence du réchauffement climatique. L’histoire de Waluk et Esquimo aborde en douceur et avec subtilité le dialogue des générations, l’impact de l’homme sur son environnement et l’avenir incertain de cette espèce fortement menacée. Le dessin d’Ana Mirallès (Djinn) accompagne avec justesse ce récit venu du grand froid. Elle fait naviguer habilement le lecteur entre des planches pleines de tendresse, qui illustrent merveilleusement la complicité des deux héros, et des moments plus sombres, où la réalité revient vite au galop. Voilà un très bel album jeunesse, format à l’italienne, à découvrir en famille !

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