Weird Detective
Les scènes de meurtre répondent aux mêmes logiques : toutes les victimes ont été évidées, donnant l’impression d’avoir été aspirées à la paille. L’inspecteur Greene est missionné sur l’affaire. Sana Fayez est son équipière. Une collègue spéciale en fait, à double emploi, qui doit enquêter et surveiller son collègue en même temps. Car l’agent Greene, outre son comportement bizarre, est doté de facultés uniques : il est ainsi capable lire les souvenirs de ses voisins (« l’émoticolocalisation »). Surtout, il intrigue dans sa façon de n’être pas tout à fait humain…
Weird Detective se présente comme un polar fantastique coincé entre Sherlock Holmes et l’univers de H.P. Lovecraft qui, décidément, ne cesse d’inspirer le 9e art (Les Rêves dans la maison de la sorcière, Providence, Neonomicon, Ragemoor, Fatale…). Dédoublement de personnages qui ne sont pas ce qu’ils sont censés être, pouvoirs surnaturels et créatures des ténèbres nourrissent une ville en proie aux démons. Un suspense de bon aloi rend la lecture plaisante malgré les écueils. Bavard, l’assemblage entre polar, fantastique et humour est parfois hasardeux ou tiré par les cheveux. On se perd puis on retrouve le fil avant de réellement embarquer dans l’aventure, correctement mise en image par Giui Vilanova. Maîtrisé mais sans éclat, son dessin est appliqué – même un peu trop, notamment dans le choix des cadrages et découpages. C’est donc surtout le visuel, sombre et aérien, qui installe une ambiance intéressante. Pas désagréable, cette enquête manque toutefois de personnalité car, in fine, dans le même genre, on a surtout envie de relire les excellents Fatale et Providence…
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