Wind Fighters #1
« Un genre est fort car il fort industriellement. » Pascal Laugier, réalisateur de Martyrs, fait là référence au western, dans lequel des réalisateurs mythiques ont pu s’épanouir car ce genre produisait des films en masse. Dans le manga, le genre shônen a le vent en poupe et produit des centaines de titres par année, dont certains sont le fer de lance de l’industrie du manga rayonnant à travers le monde. Et qui dit genre, dit codes, comme le « neketsu », littéralement traduit par « sang bouillant ». Autrement dit : la volonté, la rage du héros à triompher des épreuves aux prix de titanesques efforts ! Il y a aussi les valeurs de l’abnégation, de l’empathie, du courage, de l’amitié, de l’honneur. Des valeurs positives et constructives propres à influencer dans le bon sens les adolescents friands de ce fameux genre donc.
Avec Wind Figthers, Christophe Cointault coche toutes les cases d’un bon shônen pur jus. Et on sait que lorsque les Français tentent de faire un manga gaulois, le résultat peut se révéler aussi catastrophique que réussi, jusqu’à être édité au Japon, et même avoir son adaptation en série TV animée (Radiant), la consécration ultime !
En tout cas, cela part très bien pour ce titre dynamique, qui certes ne révolutionne pas grand chose, mais applique de façon efficace quelques bonnes recettes du genre. On suit le jeune et fougueux Helio, en quête des Wind Figthers, un clan de guerriers légendaires, seuls capables de s’opposer au Régime, un règne totalitaire plongeant le pays dans la peur et l’asservissement. Le graphisme clairement influencé par les classiques du shônen est très maîtrisé, surtout dans les scènes d’action. Les personnages sont bien archétypés et marquants, le tout dans un cocktail agrémenté de gags et de rebondissements.
On attend maintenant que ce manga se détache petit à petit de ses modèles pour trouver sa propre identité afin de le distinguer de la masse. Car, pour citer encore Pascal Laugier, parmi les centaines de réalisateurs de westerns italiens produits en Italie, il n’y avait qu’un seul Sergio Leone, un seul Corbucci, etc. On espère donc bientôt qu’il n’y aura qu’un seul et inimitable Christophe Cointault !
Kara
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