Par Matthias Schultheiss. Glénat, 15,50 €, le 5 septembre 2012.

Sortir de prison après plus de 30 ans derrière les barreaux, c’est peut-être connaître un nouvel enfer. Car qu’y a-t-il dehors pour ces condamnés « longues peines » désocialisés ? Coup de chance, pour Dennis, on lui a trouvé une petite bicoque au bord du canal, un endroit tranquille avec d’adorables voisins qui l’accueillent à bras ouverts. Mais ses crimes passés le hantent et il se sent prêt à replonger…

Joli exercice de style que ce one-shot d’ambiance, qui ferait presque passer les canaux paisibles d’Hambourg pour un havre de paix en Louisiane. Lumière douce, large palette de verts aqueux, prépondérance de l’environnement dans la construction des pages (notamment de l’eau avec ses reflets)… L’Allemand Matthias Schultheiss propose un polar noir très classique, narré comme un roman par une voix off lancinante. Et sans doute trop présente; les dialogues se font trop rares pour injecter un peu de rythme dans une narration hypnotique. On avance donc dans cette tragédie crasseuse avec un intérêt qui diminue de séquence en séquence, les personnages secondaires manquant de chair et d’humanité. Restent les belles planches aquarellées et les jeux de lumière subtiles. Des qualités indéniables qui ne font, hélas, pas tout.

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