Zaï Zaï Zaï Zaï
Fabrice est un dangereux criminel. Il a oublié la carte de fidélité de son supermarché préféré dans la poche du jean qu’il a mis au sale. Repéré par un vigile à la caisse, traqué par la police et pointé par les médias, il ne peut que fuir. Car tout le monde a peur de cet homme capable de tout. En plus, il est auteur de bandes dessinées. Mais que fait le gouvernement ?
Décidément, Fabcaro est un des auteurs les plus drôles du moment. Après l’audacieux et hilarant Carnet du Pérou, il se moque ici des discours prémâchés du politiquement correct, des postures et tics journalistiques, de la prééminence de l’argent et de la consommation à tout crin dans la France d’aujourd’hui. Il glisse dans ses situations quotidiennes et banales – encore plus dans un état de psychose sécuritaire – des dialogues absurdes, qui pointent par leur décalage l’absurdité même des rapports sociaux contemporains. Bien sûr, il ajoute au milieu de tout ça quelques gags plus classiques ou visuels, ce qui ne gâche rien. Enfin, il lance des petites piques bien senties contre ceux qui dénigrent le métier d’auteur de BD, en instituant ce statut comme un état marginal, inquiétant, dangereux pour les bons citoyens. Et cette autodérision noire fait mouche ! Enfin, les lecteurs les plus attentifs verront une gentille moquerie envers Bastien Vivès et ses posts de blogs…
Jamais lourd ni redondant, toujours alerte dans l’écriture et fluide la mise en scène – son histoire est en fait une succession de saynètes en une ou deux planches, mais on s’en rend rend à peine compte –, sobre dans le dessin, Fabcaro signe avec Zaï Zaï Zaï Zaï (quel titre !) une des perles d’humour de l’année, retenue pour la finale du Grand Prix de l’ACBD.
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BD sympa, mais sans plus, à mes yeux. Certains gags sont moins réussis, comme la page que tu as choisie, avec la bouteille. Bref, l’ensemble est à mes yeux un peu inégal, même si j’en ai globalement apprécié la lecture.
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