Par Rudy Spiessert et Hervé Bourhis. Dupuis, 15,50 €, le 22 janvier 2010.

Sale temps pour les humains. En France, au XIXe siècle, ils sont pourchassés, souvent tués et parfois étudiés comme des curiosités scientifiques. Leurs prédateurs? Les animaux, qui semblent se venger d’avoir été dominés par eux. Toutes les bêtes ne sont toutefois pas comme cela. Certains, comme la cochonne Léopoldine, sont fascinés par les hommes et leur veulent du bien. Quand on lui confie la garde de Feuille, une petite humaine dont les parents ont été massacrés, cette fille de dignitaire s’en occupe avec compassion. Elle va bientôt comprendre que la gamine est un bien terriblement convoité…

Dessinée d’un trait clair et fort agréable par Rudy Spiessert (Ingmar), cette histoire rocambolesque explore délicieusement les poncifs du genre feuilleton. Les rebondissements s’accumulent dans une atmosphère de fin de monde:  comme en 1910, la Seine a envahi les rues, transformant Paris en une Venise inquiétante. Originale et accrocheuse, dotée d’une pointe d’humour, l’intrigue imaginée par Hervé Bourhis (lire son interview ici) tient en haleine sans effort apparent. Elle procure à la fois frisson et plaisir, et l’on s’en régale.

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